Le passage de la frontière entre la Thaïlande et le Laos, notre première terrestre, c’est fait en deux temps trois mouvements. Un bus de Chiang Rai, bim ! Une horde de tuktuk corompus pour rejoindre la frontière, bam ! Un car obligatoire pour traverser le pont de l’amitié, boum ! Et rejoindre Huay xai en taxi collectif, paf ! Suffit de payer, beaucoup, mais tout est relatif. On arrive donc dans cette jolie petite bourgade Laotienne qui vit au rythme du Mékong. On se promène nonchalamment dans cette ville paisible où seul les cris des rameurs viennent déchirer le calme qui règne ici. On sera tout de suite plongé dans l’ambiance festive de ce pays au souper, on fera déjà rire la galerie en commandant deux Tom Yam. On s’était bien dit qu’elle était un peu chère cette soupe… mais on ne s’attendait pas à recevoir une portion pour huit personnes ! C’est après avoir mangé un tier de notre plat, c’est à dire, quand nous étions rassasiés, qu’un monsieur plutôt éméché c’est emparé d’un micro et est parti pour une chanson mémorable, chantée avec tant de passion et de joie que nous n’avons pu nous empêcher de chaleureusement l’applaudir, ce qui n’est pas commun au Laos. Ni une, ni deux, le voici posé à notre table, commandant directement des Beer Lao. Un moment inoubliable, énormément de rires et une nouvelle belle gueule de bois pour Mat ! Depuis ici, nous décidons de prendre le cap sur Luang Prabang en slow boat. Deux jours de descente sur le Mékong. On ne s’attendait pas à voir autant de touristes, le bateau est plein à craquer. Comme nous avions dormi près de l’embarcadère, nous obtenons des places de choix contrairement au voyageurs qui sont passés par une agence et qui ont quasiment payé le double que nous… Ils se retrouvent près de moteurs, bonjour de boucan ! On rencontre un couple extraordinaire de cyclo-voyageurs français avec qui nous allons très vite sympathiser. Nous les perdrons de vue à Pakbeng, le village étape qui est composé essentiellement de guesthouse. Ici, c’est la cohue générale, tout le monde est embarqué par les rabatteurs. Il ne reste que nous et un couple slovène à qui nous portons assistance car la fille est plus que malade après ces 7 heures de bateau. Nos nouveaux amis embarqués à leur tour sur un tuk tuk, nous partons poser nos sacs à dos dans l’unique établissement qui ne nous demandera pas de venir dormir chez eux. Nous serons les seuls dans cet établissement qui jouit d’une vue imprenable sur le fleuve. Le lendemain nous sommes dans les startings-blocks, on pense bien que les gens qui étaient dans la salle des machines la veille ne souhaitent pas revivre la même expérience…et nous non plus. On dépose donc à nouveau nos petits sacs une bonne heure en avance dans le bateau et partons déjeuner. C’est pas forcément fair-play, mais bon, c’est la jungle ici ! Par chance nous nous retrouvons côtes à côtes avec Noémie & Victor, les cylco-voyageurs et Taska & Peter de Lubjana. On arrivera à Luang Prabang dans la soirée, juste à temps pour le deuxième jours du festival des lumières !