On rejoint Kalaw avec un semi parcours du combattant, 1 camion, 1 pick-up, 3 bus et 1x2 motos pour 12 heures de trajet. Nous arrivons une nouvelle fois au beau milieu de la nuit à notre hôtel. On nous ouvre gentiment la salle à manger pour poursuivre notre nuit, jusqu'à ce que Marc, le sympathique propriétaire belge, ait la gentillesse de nous upgrader pour ne pas devoir attendre le check-in à 14h00. Il est 5 heure du mat, on s’endort comme des masses. Au petit matin, vers 13h00, nous décidons de ne rien faire hormis engloutir le petit déjeuner qu’on nous a délicatement préparé et réservé dans des Tupperware birmans. On se régale, enfin, surtout Mathieu, du pain et de la confiture maison concoctés par le maitre des lieux. Comme on a bien récupéré, on décide de se lever tôt le lendemain pour un trek d’une journée dans les environs. À 9h00 tapante le réveil sonne, comme prévu, à 12h00 nous sommes prêts pour le petit déjeuner, comme prévu, à 13h50 on a enfilé nos chaussures, à 14h00 l’orage a fait rage, à 16h00 nous sommes partis pour une marche d’une heure ! Mais elle était belle cette petite marche et nous en avons profité pour méditer sur une colline. Le jour suivant, tout s’est super bien goupillé, on a réussi l’exploit de partir à 12h pour une très jolie balade où il était impossible de se perdre selon les dire de Marc… jusqu’au Mt Maty et son temple niché dans une longue grotte. Tout revigoré par ces promenades, on décide de rejoindre le Lac Inle, notre prochaine destination, à pieds ! On book donc un trek de 3 jours chez l’oncle Sam et partons gaiement à la rencontre des villageois et des champs, avec Wi-Wi, notre petite guide de 24 ans.

L’erreur ! Mathieu le dit assez souvent, quand les choses fonctionnent bien, faut rien changer. Comme on ne change pas une équipe qui gagne par exemple. Pareil avec nos chaussures qui sont comme des petits chaussons. Mais, voilà, allez savoir pourquoi, Mat a eu la lumineuse idée de changer ses semelles… la belle affaire ! Au moment d’écrire ces lignes, ce dadet à encore les stigmates des deux énormes cloques au talon et un ongle qui se fait la malle… C’est donc après une petite heure que les problèmes ont commencé. Des petits « ajustages » des semelles (qui sont aujourd’hui à la poubelle) seront nécessaires afin d’avaler les 60km restants. Nous passons de villages en villages par des petits chemins de terre à travers les cultures sur brulis. C’est joli et intéressant de voir les gens travailler leurs champs avec leurs bœufs ou leurs buffles. C’est beaucoup plus triste de se rendre compte qu’ils ont cramé le ¾ de la forêt pour faire pousser ; concombre, carotte, tomate, gingembre, piment, avocat etc. Les pins qui restent debout sont taillés à vif pour faire du bois d’allumage, ils finissent par tomber avec le vent. On s’arrête dormir et manger chez l’habitant, c’est fascinant d’arriver dans un monde sans électricité, ni eau courante ! Pas de télé, pas d’internet, que du bonheur ! Le deuxième jour sera plutôt identique au premier hormis les pieds à Mathieu qui feraient peur à un zombie. Nous avons la chance d’échapper à un immense orage à notre pause de midi, on en profite pour faire une grande sieste. Il a dû pleuvoir l’équivalent d’une année de pluie en Suisse en une heure de temps ! Le plus incroyable était de voir deux petites dames continuer à s’occuper de leurs champs comme si de rien n’était. Si on a échappé à la pluie, on n’échappera pas à la boue. Elle nous ralenti terriblement, c’est fatiguant et casse gueule. Si au début cette situation nous faisait rire, elle nous tapera largement sur le système en fin de journée. C’est exténués que nous arrivons dans notre ultime petit village où nous allons très mal dormir en compagnie de toute la famille, des bœufs et des buffles. On pensait que le dernier jour allait être une formalité, ça sera le jour le plus compliqué. 17km en 4 heures, sous un soleil de plomb. La dernière descente sur le lac Inle achèvera définitivement les pieds de Mat. Nous ne sommes pas malheureux d’arriver au bout de nos peines dans ce coin de paradis qu’est le lac Inle. Nous avons adoré cette belle marche de 3 jours, même si 1-2 jours auraient peut-être été suffisant. On a mangé comme des chefs, des produits frais venu directement des champs et cuisinés au feu de bois qui fait aussi office de chauffage en hiver. Les gens sont aussi beaucoup plus sympas et les enfants nous accueillent avec de larges sourires ce dont nous avions grandement besoin. Kalaw, coup de cœur de Birmanie.