Qu’on se le dise, le Brésil n’est pas le pays le plus facile au monde pour voyager. Peu d’informations fiables, même aucune on aurait envie de dire. Acheter un billet de bus ou d’avion et aussi souvent compliqué car ils demandent systématiquement un n° CPF, équivalent à notre AVS, que nous n’avons évidemment pas. Du coup, il faut trouver des alternatives. Les routes sont dans un état lamentable au nord du pays et nous allons vivre notre pire trajet en bus de nuit de tout notre voyage. On dirait que la route a été bombardée, il y’a des trous de 2-3 mètres que le bus évite au dernier moment quand il ne fonce pas dedans, nous serrant le cœur comme si nous vivions nos derniers moments sur cette planète. Cette insupportable angoisse durera 15 heures, de quoi regretter nos bateaux de l’Amazonie. Nous arrivons à Sao Luis et partons directement pour Barreirinhas, porte d’entrée pour les Lençois où nous passons la nuit. Notre défi d’arriver dans la journée à Atins, petit village de pêcheurs, moins touristique ne sera pas une réussite, malgré 24 heures de déplacement ! Atins, petit bout de paradis, enfouit dans le sable, beaucoup de sable. Le plus simple, y aller en bateau, notre option, le rejoindre en jeep ! 20km, 2h, c’est le tarif sur la piste en sable et en terre truffée de trous. Un voyage compliqué des plus inconfortable mais avec la récompense ultime, 0,0 touriste, la classe ultime. On profite de chiller, aller à la plage regarder les kites-surfeurs, admirer le coucher du soleil en sirotant des caipis, rentrer tout guillerait à notre posada en se perdant sur les chemins uniquement éclairés par la lune. Et puis il y aura cette journée, unique, magique au delà de toutes nos espérances. Si on a misé beaucoup sur ce Parc National, on ne s’attendait pas à avoir un spectacle aussi grandiose dans les immenses dunes de sable blanc parsemées de lagunes aussi bleues et limpides qu’une Henniez. Le vent façonne et dessine sur les dunes tel un artiste. On se joue des sables mouvants où le sol se dérobe sous nos pieds et notre guide de nous avertir « jusqu’au genoux c’est bon, à partir des hanches, tu ne peux plus t’en sortir tout seul ! » Nous voilà averti ! On ne s’est pas ennuyé une seul seconde dans ce désert, s’émerveillant devant chaque dune, chaque grain de sables, chaque lagune et leurs nénufars. La journée n’aurait pas été à son apothéose si à notre retour nous n’aurions pas pu observer une éclipse de lune totale ! Quelle surprise, que de joie, probablement une des plus belle journée de notre voyage !