La sortie du Vietnam se fera en plusieurs étapes et plusieurs engueulades. On n’aime pas beaucoup le comportement et l’agressivité du personnel des bus ici. L’étranger doit systématiquement prendre les places au fond du bus, les moins confortables. On est souvent bousculé, voir légèrement frappé pour nous faire avancer dans les minces rangées du bus, tel des bœufs qui partent à l’abattoir. S’en était trop pour Mat dans l’avant dernier bus qui a lâché un sec et sonnant « Mais tu vas la fermer ta gueule ! » au chauffeur qui malgré sa totale ignorance de la langue Molière à directement compris le message. C’est donc plutôt devant que nous nous sommes posés, sous les yeux ahuris des autres touristes. On passera une dernière nuit sympathique dans la ville complètement paumée de Dong Ha, à manger dans un minuscule resto, quasiment sur un passage à niveau, accompagné d’un vieux monsieur et pas mal d’eau de joie. Ouf, on se dit qu’ont va finir sur une note positive le Vietnam…c’était sans compter le dernier bus qui doit nous mener au Laos. Si on a été surpris en bien en le voyant arriver avec 10 minutes d’avance, on sera moins ravi de voir qu’il est plein à craquer de pommes, patates et carottes. Plus de 50% du bus et rempli de marchandise, même nos sacs ne peuvent pas aller en soute… Un mec quasiment à poil s’occupe d’entasser tout ce joyeux bordel sur, entre, dessous les sièges. Il n’y a même plus de place pour mettre nos jambes, on se retrouve avec les genoux au niveaux des oreilles. S’en est de nouveau trop pour Mat qui décide à son tour de jouer à Tetris. Avec pas mal d’abnégation, il réussit à liber sa place, chapeau l’artiste. Le passage de la frontière se fera sans encombre, on partira néanmoins sans le troisième touriste du bus, un français d’un certain âge, malgré nos vives protestations. On finira par le retrouver quelques minutes plus tard, à la pause de midi, le sous-fifre à moitié nu (qui s’était rhabillé) étant allé le chercher en moto ?! Décidemment, on ne comprend rien à leurs systèmes ! Anyway, on est de retour au Laooooooos et on est plus que heureux ! Dès les premières secondes on retrouve le sourire. Ici, il suffit de baragouiner deux mots dans leur langue pour susciter de l’intérêt, les yeux qui s’ouvre, les fossettes qui se plisse, un petit rictus malicieux et le fameux « speak Loa ?! » Pas de toute, on est dans ce pays qui nous a déjà tant plu 3 semaines plus tôt, Tkakhek, nous voilà !