La boucle de Thakhek, c’est 555 kilomètres de moto semi-automatique, des routes défoncées, des touristes écorchés de la tête aux pieds, des paysages grandioses et des curiosités pas piqué des hannetons. On a donc enfourché notre magnifique Honda Waves de 110 poneys et sommes partis à l’assaut des nids de poules et autres tas de sable. On part, pour changer, à contre sens, histoire de ne pas faire comme tout le monde. On commence donc par la longue remontée en direction de Vientiane sur la route nationale totalement détruite, le plus chiant. Comme dirait mon ami Minacci, Tout ce qui est fait, n’est plus à faire ! On profite tout de même de ce pénible tronçon pour rejoindre une piscine naturel d’un bleu intense par une belle route goudronnée où nous profiterons pour nous rafraichir. Après une centaine de kilomètres, nous arrivons enfin sur ce qui pourrait être le « début » de notre boucle. On constate vite que la route est encore en plus mauvais état qu’on pouvait l’imaginer. C’est comme si les américains continuaient de bombarder la région. On a beau réfléchir, on ne peut pas comprendre ce qui s’est passé sur cette route. On en arrive à la conclusion qu’il s’agit surement de l’abominable homme taupe mangeur de cailloux qui a dévoré l’asphalte. Sur une descente on va même arriver à l’apogée de la non route. Ça n’est pas du bitume, ni de la terre, encore moins des cailloux, mais plutôt du ciment. Les arbres sont couverts de cette fine poussière blanche, on se croirait presque sur une piste de ski. C’est ici que deux française auront la bonne idée de tomber sous nos yeux, déclenchant un léger « pouffff » et un énorme nuage blanc. Les fines particules retombées, nous découvrons les deux petites tricolores toutes blanches et indemnes, ouf ! Après avoir monter ( et oui, nous sommes à contre sens) leur boiti-boitant moto en haut du téléski, nous reprenons notre route en direction de Konglor que nous rejoindrons sans encombre dans la nuit, ce qui n’était tout de même pas la meilleure idée au monde. Nous passerons deux nuits dans cette belle vallée, perdue au milieu des montagnes karstiques. On ira visiter les villages de Na Tam et Phon Kam qui n’étaient encore accessibles qu’en bateau par une gigantesque grotte de 7 kilomètres il y’a 6 ans de ça. Superbe moment que cette traversée dans le noir complet où seul le jeune capitaine était équipé d’une lampe torche pour diriger son embarcation en éclairent les bords de la grotte. De l’autre côté, nous découvrons un village ou le temps semble s’être figé. On se faufile dans cette belle nature à vélo, à la rencontre des locaux et des drôles d’artisans qui fabriquent des briques en puisant la terre glaise devant leur maison. C’est comblé par notre jour off en moto que nous rentrons à Konglor, faisant virevolter les petits du villages sur notre passage. Le lendemain, la pluie a fait sont apparition, on n’est pas super heureux, surtout qu’il n’avait pas plu depuis près de deux mois dans la région. Pire, ça caille carrément. On ne profitera malheureusement pas beaucoup de cette journée où nous avions prévu de nous arrêter à une deuxième piscine naturelle. Les paysages restent néanmoins sympas et nous déposerons nos sacs dans la belle région de Phousi Talang ( ça ne s'invente pas) , une vallée totalement inondée par un barrage électrique d’où dépassent les troncs d’arbres de feu la forêt. Après une soirée au coin d’un super feu qui nous réchauffera et une bonne nuit de sommeil au bord de ce « lac », nous mettons le cap sur la vallée des grottes. Ici les formations karstiques sont impressionnantes et les montagnes truffées de caves. Nous iront visiter celles des bouddhas, découverte totalement par hasard par un gaillard du coin. Quelle ne fût pas ça surprise de découvrir près de 200 statues à l’intérieur, vielles de plusieurs centaines d’années. Nous retrouvons avec plaisir notre petite guesthouse de Thakhek, exténué, mais entier.