Digérant la déception de l’Antarctique, nous mettons le cap sur la seule direction possible, le nord. Nous allons franchir pour la deuxième fois le fameux détroit de Magellan. Si la première fois nous avions traversé sans encombre ce mythique passage, il n’en sera pas de même pour notre second tour. Les vents violents balaient le canal, rendant la traversée impossible. Nous allons attendre 9 longues heures avant de pouvoir quitte la terre de feu. Arrivés à la peu populaire ville de Rio Gallegos, nous apprenons que notre correspondance ne nous a étonnamment pas attendu… Nous passons la nuit, dans un hôtel plus que louche, plaque tournante de marijuana, mais bon marché pour une fois. Il nous faudra 4 petites heures pour rejoindre El Calafate et autant de temps pour trouver une place où dormir ! On ne l’avait pas vu venir, mais un festival de musique est en court et comme pendant le Montreux Jazz, tout est complet. Si le Perito Moreno est notre principale raison d’être ici, on en oublie pas moins les concerts. On apprend même que Enrique Inglesias se produira le samedi, ni une ni deux, nous achetons nos billets. En attendant le bel âtre, nous profitons des beautés de la Patagonie. Nous partons donc rendre visite au Perito Moreno qui est un des seuls glaciers au monde à ne pas reculer. D’imposants blocs de glaces s’effondrent dans le lago argentino dans un fracas de tonnerre laissant apparaître derrière eux, la nouvelle glace d’un bleu intense. Pour mieux profiter du spectacle, nous embarquons à bord d’un bateau pour admirer l’immensité de ce monstre de glace. On se sent tout petit au pied du glacier, haut de quelque 50 mètres. Tard dans la soirée, nous filons voir ce cher Enrique qui, contrairement au colombien Sebatian Yatras, quelque jour auparavant, ne mettra pas vraiment le feu à la scène. Le chaud lapin passera plus de temps à embrasser des femmes dans le publique et à se faire tripoter que de chanter, ce qui n’est pas plus mal finalement au vue de ses qualités d’artiste. On s’est quand même bien marré et même un peu dansé sur ces tubes . . .

Toujours plus au nord, nous débarquons à El Chaltén. Ici nous attend 3 jours de trekking en autonomie complète. Nous louons sur place une tente et du matos pour cuisiner. Notre objectif et de rejoindre le campement de Poincenot pour deux nuits. Ce qui nous permet de rayonner dans les environs du Fitz Roy. En chemin, nous observons une famille de Grande carpentero, un pic endémique de la Patagonie. Ils ont tellement fiers allures que nous les contemplons de longues minutes. Pendant ce laps de temps, nous sommes rejoints par 3 jeunes français, Manon, Jo et Antoine avec qui le courant va directement passer. Notre cadence de marche n’est pas la même, mais nous finissons par arriver en même temps au pied du fabuleux sommet. Après avoir planté nos tentes respectives, on s’organise un apéro bien de chez nous avec nos compagnons qui travaillent et vivent en Suisse depuis quelques années. Une soirée mémorable entre léger accident de cuisine, des condors de 100kg, pas mal de vin et de saucisson ! Nos copains partiront au petit matin voir le levé du soleil sur le Fitz Roy, nous, nous ferons la grasse matinée. C’est dans l’après midi et après avoir dit au revoir à nos frenchies que nous partons visiter le glacier de la piedra blanca et plus tard Mister Roy et sa belle laguna de Los Tres ou uno, dos, tres (ainsi renommée en l’honneur de Ricky Martin selon Antoine). On profite de cette eau pure et limpide pour remplir nos gourdes, définitivement, la Patagonie est magique. Le jour suivant nous nous ferons tout de même violence pour voir le lever du soleil, sans toute fois gravir à nouveau les 500 mètres de dénivelés de la laguna. Un spectacle de toute beauté avec les montagnes en feu ! Après un bon petit déjeuner, nous mettons le cap sur le camping d’Agostini, 12 petits kilomètres, chargés comme des petits sherpas, entre forêt et lagune, sur un petit chemin étroit, parsemé de milliers de chenilles urticantes… le bonheur ! A Torre, on poussera jusqu'à un point de vue sur le glacier du même nom pour un dernier apéro Nine June. Le retour à Chaltén se fera en douceur, dans la vallée, 10km de descente avec un beau lac miroir en prime, enfin ! Après avoir rendu tout notre barda au village, nous retrouvons Jeanne et Lisa, deux française rencontrées dans le bus pour El Chaltén. Ni une ni deux, nous partons pour un happy hour en leur compagnie, suivi dans dernier agneau à la broche et d’une bonne bouteille de Malbec. C’est plutôt très enivrés que nous prenons un bus de nuit pour le Chili, proxima estaciòn, Puerto tranquillo et la carretera austral.