Ça ne rigole pas des masses dans notre bus de nuit pour le Chili. On sera même à deux doigts d’être débarqué de celui-ci pour avoir enlevé nos chaussures. Il y’a en effet, un panneau où il est inscrit « Don’t take your shoes », il aurait juste fallu ajouter le off pour qu’on comprenne. Bref, il semblerait que les gens qui partent de El Chaltén après plusieurs jours de randonnée puent des pieds. Ce bus de l’horreur, continuellement en panne et avec les toilettes « pipi,si » « popo,no » nous permettra quand même de rencontrer Marie et Guillaume de Lausanne, avec qui nous allons poursuivre notre aventure. C’est donc à 4 helvètes que nous repassons sur le sol chilien, plus particulièrement à Rio Puerto Tranquilo et ses fameuses caves de marbre. On y file sans attendre, avant même de trouver un hébergement. Ces belles caves de marbre au milieu du lac Buenos Aires, aux tons verts et bleus, nous laissent un peu sur notre faim. La faute à toutes ces photos trouvées sur le net et complètement trafiquées. De retour sur la terre ferme, nous trouvons un petit appartement avec deux chambres et un poêle (le bonheur) et partons droit direct pour un souper apéro, le premier d’une longue série. Nous avions dans l’idée ici de partir en randonnée marcher sur un glacier, mais les tours étant complets, nous décidons de quitter ce petit bourg tranquil(o). On va vite réaliser qu’on ne va pas pouvoir prendre un bus si facilement. Pas moins de 50 personnes attendent au « terminal », ils attendent, un bus, qui peut contenir…30 personnes ! Autant vous dire que face au chiliens qui ne respectent que très peu la courtoisie et le savoir vivre, il nous sera impossible de trouver une place à bord des 4 premiers bus de la journée qui arrivent bondés de la ville voisine. Nous finissons par organiser un mini bus privé, de 11 passagers, pour déguerpir de ce joli petit trou. Arrivés dans la sympathique petite ville de Coyhaique, nous tombons sur une maison d’hôte de prime à bord coquette avec une mama qui aurait pu être notre abuela du Chili. Il s’avèrera que cette vielle dame n’aime absolument pas recevoir des gens dans sa maison et qu’elle fait tout pour les dégager (couper le chauffage, l’eau chaude au milieu de la douche, couper le wi-fi, etc.). Elle finira même par nous dire, fasse à notre courroux, que nous sommes pires que des israéliens ! Elle recevra notre première review tripadvisor. Après une courte visite de la plaza de armas et de l’indien dans la montagne, nous filons à Chacabuco pour prendre un ferry qui doit nous mener à Chiloé, un regroupement des petites îles aux villages colorés. On opte pour ce moyen de transport, lent, très très lent, afin de profiter des merveilleux fjords et autres beauté de la nature qu’offre la région. Mais mère nature elle même en a décidé autrement. Elle va nous offrir des déluges de pluies, des rafales de vents et des creux de plusieurs mètres… Le bateau d’un confort plus que rudimentaire tangue de tous les cotés, tout va même valdinguer à travers le réfectoire. Plus tard, c’est la bérézina, le teint des passagers vire du blanc au vert, ils ne se lèvent même plus pour aller vomir, préférant poser la plaque à coté de leur siège, laissant aux plus valeureux, le soin de nettoyer. Nous arrivons (certain on du rester 4 jours en mer faute de port ouvert !) après plus de 30 heures à destination de Quellon, accueillis comme il se doit à 4h00 du matin, sans hôtel, sans abri, par une pluie diluvienne à l’horizontale. Nous trouvons par miracle un bus qui part pour la destination que nous visions, Castro. Ouf.