Lorsque tu voyages de nuit, le paysage peut radicalement changer au réveil. La région désertique du parc national de Pan de Azucar ne fera pas entorse à la règle. Au moment d’ouvrir les yeux, plus rien, aucune maison, aucune végétation, pas d’humain. Que du sable et de la roche. Un magnifique décor de désolation que seul l’océan avec ses tons bleutés arrive à adoucir. On tombe directement sous le charme de ce paysage lunaire. Nous cherchons en vain des touristes afin de partager notre taxi collectif pour nous rendre à Pan de Azucar même. Mais il faut se rendre à l’évidence…nous sommes « seul » on monde ici. Le chauffeur ne perd pas le nord et demande de payer pour 4 passagers. On négocie sec, sachant que nous n’auront toutefois pas le dernier mot. On s’en sort finalement pas trop mal et avons la garantie qu’il viendra aussi nous rechercher dans ce no-men land le lendemain soir. C’est donc à Pan de Azucar même, du même nom que le parc que commence nos aventures dans le désert chilien. Mais ça va plutôt commencer de travers, en essayant de payer bien malgré nous, nos entrées avec un faux billet de 10'000 pesos. Le gardien remarque directement 3 anomalies qui nous sont passées à des kilomètres au dessus de la tête. Il nous explique qu’on pourrait avoir d’énormes problèmes avec cette imitation et que si quelqu’un décide d’appeler la police, nous serions directement envoyé en prison le temps de justifier ce billet. On est un peu énervé d’avoir perdu 15CHF, encore plus d’avoir été trompé, mais soulagé d’être en liberté. On part donc après toutes ces péripéties en direction d’un mirador qui domine la région à 325m au dessus de la mer. Le soleil est écrasant, l’indice UV à son maximum, on n’aura pas trop à boire avec 4L d’eau. On traverse des vallées de toutes les couleurs, le sol est par endroit craquelé par la sècheresse, c’est beau. Les cactus commencent à faire leurs apparitions sur les flancs des montagnes, d’abord des petits en tas qui ressemblent à des grosses pétoles, puis des plus gros. Pas de Guanaco à se mettre sous les yeux, mais toute une compagnie de vautours qui croisent les serres pour qu’on fasse un faux pas, ou mourrions de soif. On repart au bled, accompagnés par les milliers de lézards, retrouvé notre cabanas de luxe au bord de l’océan. Le lendemain, nous visons une vallée où l’on peut apercevoir des Guanaco. Petit hic, elle est un peu loin. On entreprend de faire du stop. Après 40 minutes et zéro véhicule, nous optons pour la vallée des crapauds, plus facilement accessible pour nous autres. La montée dans cette vallée qui est une des seules sources d’eau du coin est très jolie, elle prendra encore plus de beauté à nos yeux quand au détour d’un rocher, nous nous retrouvons nez à nez avec un magnifique Guanaco ! Il est à peine à 10 mètres et ne semble pas très heureux de nous voir. Il pousse un tas de petit cris en lâchant des cargaisons de petites crottes, comme pour nous dire d’aller chier. Le message étant passé, nous partons chacun de notre coté. Arrivés à la source, on se rend compte que celle-ci, en période de sècheresse, est souterraine. Pas d’eau, pas de crapaud, mais une végétation plutôt luxuriante pour la région. On opte à cet endroit pour une petite sieste à l’ombre de la petite cabane érigée par le parc (un des meilleurs que nous ayons fait). Au moment d’ouvrir les yeux, nous tombons nez à nez avec un petit renard andin qui est lui aussi, venu faire la sieste. Nous rentrons des étoiles pleins les yeux, nous re-croisons avec plaisir notre Guanaco qui décidément à toute une réserve de pétole. On va rencontrer aussi un méga lézard qui va traumatiser Stéphanie en lui courant après, éclats de rire, #onestmieuxlàqu’enprison (Manu Cuany).