Rejoindre Singkil, point de départ des bateaux pour le paradis nous prendra la journée. On arrivera de nuit, quasiment sans phare dans cette ville pas trop sexy, dans un hôtel lugubre où les nombreux cafards n’avaient qu’a bien se tenir ! En lieu et place du ferry pour les îles, nous optons une nouvelle fois pour une embarcation rapide. A 5, les prix restent vraiment intéressants. La facilité de déplacement et le gain de temps valent bien un petit extra. C’est donc à bord du Ocean Blessing que nous arrivons à Pulau Sikandang dans une eau aussi cristalline qu’une bouteille Volvic et ses 50 nuances de bleu. Pulau Banyak regroupe 99 îles, dont seulement 3 sont significativement habitées. 2 lodges, 10 bungalows, on se sent un peu comme des « Robinssons » dans notre cabane familiale isolée au bord de cette étendue d’eau turquoise. On ne va pas faire grand chose sur notre île, le programme est plutôt simple : se promener, manger, snorkeler et faire de grands feux devant chez nous la nuit tombée. On aura aussi nos highlights, comme un petit pêcheur qui viendra nous vendre son lobster fraîchement pêché et qu’on dégustera dans la foulée, une virée snorkeling et pêche avec notre capitaine, la magie du plancton phosphorescent et les millions d’étoiles dans le ciel. L’ambiance générale de notre petit groupe est toujours au beau fixe avec nos espagnols d’amour et notre compagne de Medan, Nina. On n’en finira pas de rire non plus avec les coups de soleils à répétition de nos trois camardes et des cyclées poussées à chaque apparition de notre belle colocataire la tarentule. On se réjouit par contre un peu moins de notre retour…si l’aller était un peu comme un long fleuve tranquille, un sérieux orage se prépare pour notre rentrée sur la terre ferme. Et une fois n’est pas coutume, les prévisions étaient absolument exactes. La tempête s’est installée durant la nuit, arrachant même le toit en paille d’un bungalow voisin ! Le petit matin n’augure rien de bon. Trombe d’eau, vent violent, mer plutôt agitée, les bateaux rapides ne peuvent pas naviguer. On se regarde les uns les autres en se demandant si on va pouvoir quitter notre petite île. Une solution se profile tout de même au bout de 2 heures d’attente, rejoindre Pulau Balai et prendre le bateau marchandise publique. On embarque donc sur deux petit rafiots de pêcheurs et partons dans un orage monumental pour la plus grande « ville » de l’archipel. Notre capitaine du jour qui semble avoir 17 ans semble aussi être un navigateur étonnamment aguerri. Tel un vieux roublard, il laissera passer le plus gros de la tempête tout en évitent les récifs de coraux et en surfant sur les vagues. Après une heure et demie d’angoisse, nous rejoignons Balai et son bon vieux bateau en bois qui nous ramènera sans sourciller à Singkil en 3 grosses heures.