Le lendemain, on prend un bus direction Salta à la première heure. On passe la journée dans le bus à découvrir ces majestueuses montagnes de couleurs, ces routes en zigzag, les hautes altitudes (4'700 m) pour passer la douane chilienne/argentine et les troupeaux de vigunas et de lamas. Le trajet sera un peu long mais on profite des paysages. Nous arrivons à Salta, tout excités à l’idée de se poser dans un petit et charmant appartement Airbnb pour quelques jours. On cuisine un bon souper, on ouvre une bonne bouteille, on fait des lessives après deux semaines sans en faire et on profite de chiller comme à la maison. Le rhume de Stéphanie va venir contaminer Mathieu, et oui chacun son tour. Quel bonheur de pouvoir faire comme à la maison sans devoir dormir dans des dortoirs, de se doucher dehors avec de l’eau tiède, de crever de froid car il n’y a jamais de chauffage et de profiter du silence et de se retrouver que les deux. On y prend vite goût, on est comme à la maison et on a même regardé un film sur Netflix en se goinfrant de popcorn, comme quoi parfois la routine nous manque un peu. Le retour à l’hostel Esperanto nous fera revenir à la réalité des backpackers… Mathieu qui a la tête qui va exploser à cause de son rhume a juste besoin de faire une sieste au chaud, tranquille mais non, un musicien amateur commencera à jouer de la batterie pendant que le froid s’accaparera de notre chambre… il fait tellement froid qu’on décide d’aller boire un bon thé chaud dans un café avant d’aller souper avec nos nouveaux copains Fabien et Estelle rencontrés dans le bus de San Pedro d’Atacama pour Salta. On passe une super soirée dans un joli petit restaurant dans lequel Mathieu et Fabien goûtent la typique soupe de cacahouètes pendant que Estelle mange un wok et Stéphanie un excellent ceviche aux fruits de la passion. On rentre réchauffés, contents en espérant passer une bonne nuit pour être en forme pour notre road trip de 3 jours dans le sud de Salta. On se réveillera glacés et presque sans dormi pour Mathieu. On file prendre notre grande voiture et c’est parti mon kiki. On traverse pour commencer le parc national des Cardones (cactus) sans pour autant les voir dans la purée de pois qui nous accompagne. En arrivant au premier col, nous sortons enfin du brouillard et de la grisaille, depuis ce moment là, le soleil nous accompagnera et nous tiendra chaud, olé ! Le paysage est incroyable et la route aussi. On continue sur la route 42 surnommée « la route du peintre » et nous ne serons pas déçus. Des montagnes de couleurs, des cactus géants et une route en terre comme Mathieu les adore. On arrive en milieu d’après-midi à Cachi ; petit village de la région avec beaucoup de charme. On décide de diner et d’y rester pour la nuit. On gôute un malbec de la région juste excellent ; le Miraluna. Fort (14,8), goûtu et bien comme on les aime, on ira visiter sa bodega le lendemain matin. On se promène dans les ruelles de la ville, il est l’heure de la sortie de l’école, plein d’enfants et des parents dans tous les sens. Nous marchons jusqu’au cimetière qui se trouve sur une colline et profitons de la vue et du coucher de soleil. Le soir, nous allons souper dans un restaurant qui cuisine des produits locaux, qui brasse sa propre bière et propose des infusions d’herbes locales délicieuses. Après une bonne nuit de sommeil, nous retrouvons notre bolide direction la bodega où une femme passionnée nous expliquera tous les secrets du malbec et merlot de la région. On visite les différentes salles avec une famille de Buenos Aires qui parlent beaucoup avec leur accent très difficile à comprendre ; Mathieu perd vite sa concentration et profite de faire des photos et Stéphanie profite de goûter le merlot tout en écoutant d’une oreille les discussions. Nous continuons la route direction Cafayate pour gôuter son fameux Torrontes, ses glaces au vin et ses fameuses empanadas et tamales réputés dans la région. Ce sera un grand flop. Ville trop touristique, serveuse détestable, Torrontes infecte. Pour être sûr que ce cépage n’est pas pour nous, nous filons le lendemain dans une nouvelle bodega. L’accueil par un gros lard bougonnant n’augure rien de bon. Tant pis, on veux juste gouter ce vin, mais le doux, bien sucré. Y’a pas dit-il, y’a que le sec. Ben goutons goute se dit-on. Au moment où les premières gouttes de ce nectar jaillissent de la bouteille, il nous jette un sinistre : On facture la dégustation… Okeyyyyy. On partage donc un fond de verre, goutant successivement les 4 plus mauvais vins depuis notre arrivée en Amérique du Sud. On se dit qu’on manque peut-être un peu de recul face aux vins de ce monsieur aigri par la vie. On lui demande donc de tester un Malbec, qui est notre vin de référence. La réponse est sans appel : Il y’a déjà 4 vins d’ouverts, si vous voulez du Malbec, il faut payer ! Non merci, on va juste partir, voilà vos 100 Pesos… c’est 200, vous êtes deux… Une nouvelle fois s’en était trop pour Mathieu qui à catégoriquement refuser de payer plus. Furieux, mister gros lard nous lance notre argent en retour, pensant créer un malaise chez nous et finalement obtenir le double que demandé initialement. Il sera finalement abasourdi de voir Mat ranger tranquillement l’argent tout en le remerciant. On lui laissera finalement les 100 pesos convenu, les bons comptes ne font-ils pas les bons amis ? On continue notre chemin un brin énervé, mais le paysage dessiné par les quebradas est juste à couper le souffle et nous remonte le moral. Ces roches calcaires et colorés forment des flèches, un obélisque, une gorge du diable et plein d’autres formes que nous prenons plaisir à visiter. Nous achetons au passage un ocarina ; instrument typique de la région en céramique. Nous rentrons à Salta par une longue route asphaltée sans  grand intérêt. Arrivés à Salta, on file manger des empanadas sans gluten pour le plus grand plaisir de Madame et nous passons la soirée à la Pena Vieja Estacion ; restaurant qui propose un excellent menu sans gluten avec spectacle de danses et musiques traditionnelles. On rentre conquis et très heureux car dans le restaurant nous avons retrouvé notre cher et tendre Miraluna.