Humahuaca devrait être notre dernière étape en Argentine, à moins que nous fassions un petit tour par les chutes d’Iguaçu à la fin de notre voyage. On arrive dans la charmante bourgade et atterrissons dans une auberge de baba cool. L’hospedaje-resto-bar nous inquiète à premier abord, mais le staff nous rassure, nous sommes dimanche, c’est calme et il n’y a plus de bruit à minuit (ce qui est le standard en AM du Sud). Nous partons visiter le village plein de charme et bookons une petite excursion le lendemain pour visiter el Hornocal, ou la montagne aux 14 couleurs ! C’est plutôt animé pour un jour de repos, on entend au loin une musique assourdissante qui nous attire forcément. Elle vient d’une colline où trône fièrement un Mapuche qui chasse les envahisseurs espagnols. On gravit une centaine de marche et découvrons une sorte de scène où va se produire un défilé de miss de la région. Ça a l’air sympa, mais nous ne souhaitons pas nous attarder ici et préférons fuir ce tintamarre et ainsi sauver notre acuité auditive. On retourne à notre petit hostel et profitons de la cuisine locale qui est proposée dans notre établissement, au son de la guitare d’un vieux argentin, qui chante et raconte des légendes de la région. Nous partons nous doucher, puis nous coucher, il est 22h30, une tranquillité étonnante règne dans la petite auberge. C’était le calme avant la tempête… A 23h00 pétante au moment ou nous nous apprêtons à tomber dans les bras de Morphée, la porte s’ouvre dans un bruit de tempête. Des voix et des éclats de rire viennent nous tirer de notre somnolence. La musique recommence, le volume augmente à chaque chansons… L’afflux de nouveau client ne semble pas s’interrompre, mais combien sont-ils ? Que ce passe-t-il ? C’était pourtant si calme. Ça chante, ça crie…on à beau être en argentine, c’est dimanche merde ! A 00h15, Mat par en explorateur (bon, il n’y a que 3 mètres entre la chambre et le bar) et découvre une 20aines de putes à franges en mini jupe, talon, maquillées avec un pistolet à peinture. Elles jurent complètement dans le décor. Ce sont les miss et leurs sbires qui font la bombe dans notre petit établissement. Les jeunes gérants voyant notre mine déconfite viennent à notre rencontre. Après une petite mise au point, tout ce petit monde est invité à quitter les lieux (ils le feront sans payer leurs 3 consommations au grand dam des gérants qui souhaitaient faire quelques petits sous !). A 00h30, un calme sidéral s’empare de l’auberge. Non nous ne sommes pas vieux, oui nous aimons faire la fête, mais nous aimons aussi le respect.

Anyway, nous sommes lundi, le jour de l’Hornocal. Un adorable petit vieux de 76 ans vient nous chercher pour grimper à 4700m. Le chemin sera long avec ce sympathique papi qui s’arrête au passage pour ramasser les petites dames des villages de la montagne. Une bonne odeur de fromage de chèvre s’installe dans l’habitacle au fur et à mesure des pick-up. A 4700m, notre souffle devient réellement court, on ne fait pas les malins. Soudain, face à nous, apparait la fameuse montagne au 14 couleurs, c’est magnifique, mais il faut tout de même s’accrocher pour voir toutes les couleurs. On est loin de l’arc-en-ciel qu’on s’était imaginé, mais ça reste un moment magique. En redescendant nous tombons sur un groupe de vigognes, ce sont les plus proches que nous ayons vu jusqu’à maintenant. Elles sont adorables avec leurs toutes petites têtes, on aimerait les prendre dans nos bras tellement elles doivent être douces. De retour à Humahuaca, nous changeons d’établissement, le notre étant complet. Nous atterrissons à la Casa Antigua qui est gérée par un français tombé amoureux d’une fille de la région. Nous rencontrons deux québécoises et un couple d’anglais (dont le gars est le sosie de Novak Djokovic) avec qui nous allons passer une soirée extraordinaire. Nous retrouvons dans le bus pour la Bolivie, Estelle et Fabien, mais aussi Manon que nous avons rencontré deux jours plus tôt. Notre petit groupe pour le Salar d’Uyuni est déjà composé !