C’est accompagné de nos frenchies Estelle, Fabien et Manon que nous franchissons la frontière Bolivienne, une formalité dans un bordel qui caractérise ma foi, fort bien le pays. On ne va pas perdre notre temps à Villazon, qui jouit, à priori à tord, d’une mauvaise réputation. On s’enfile dans un colectivo et filons à toute vitesse à Tupiza et trouvons notre bonheur pour le tour dans le Sud Lipez et le salar d’Uyuni avec la compagnie Alexandro Tour. Jour 1 : Le lendemain, nous faisons la connaissance de Victor Hugo, notre chauffeur et guide ainsi que de notre cuisinière, Liz. La première journée est surtout une journée de transition pour nous mener au parc national du Sud Lipez. Elle n’est pourtant pas dénuée de sensations fortes. Premièrement nous évoluons sur une route escarpée avec de vertigineuses falaises où nous finissons par crever. Nous avons la chance de nous arrêter et d’aller observer de près, un immense troupeau de Lamas. Nous passons par une formation rocheuse appelée le village qui ressemble de loin à une petite ville. On se croirait en Cappadoce ce qui nous rappel de très bons souvenirs. Nous avons la chance d’y observer un Condor, ce qui est rare dans le coin. On aperçoit aussi notre première Viscacha, un petit rongeur qui est un mélange d’écureuil et de lapin. Plus loin, nous visitons une ruine qui est considérée comme un petit Machu Picchu. C’est largement en retard, à la nuit tombée, que nous franchissons le col de la journée à plus de 5000m d’altitude. Nous sommes alors pris dans une énorme tempête de neige, les éclairs illuminent la vallée laissant apparaitre un tapis blanc dans un bruit de tonnerre. L’adrénaline est à sont comble, la musique bolivienne à fond, l’ambiance géniale. On fini par arriver à notre petit hôtel de fortune dans le parc national où Liz nous préparera un festin. On va se coucher, exténués par le long trajet (12heures), le froid et les émotions. Jour 2 : C’est très tôt et dans un froid de canard que nous nous réveillons. Après avoir englouti notre petit-déjeuner, nous regagnons la vielle jeep de notre cher Victor. Aujourd’hui, nous découvrons les décors surnaturels du Sud de la Bolivie. Nous évoluons entre les volcans qui culminent à quelque 6000m d’altitudes aux couleurs féériques rouges, oranges, jaunes, vertes ou bleues. On s’arrête aussi visiter les lagunes qui abritent bon nombre de flamands roses. Contrairement à Atacama, au Chili, ceux-ci sont présents toutes l’années pour notre plus grand plaisir. Nous les observons longuement filtrer l’eau avec leurs becs afin de se nourrir de micro planctons. C’est aussi un régal pour les yeux que de les voir courir en masse sur l’eau afin de prendre leur envol. Mais assez tergiversé, le ciel se couvre à nouveau et nous avons besoin du soleil pour observer les deux prochaines lagunes, la verde et la blanca. On met donc le cap plein Sud, à la frontière avec le Chili, en ne s’arrêtant que brièvement au désert de Dali en référence à une fameuse peinture de l’artiste (les montres coulantes). Nous arrivons en catastrophe aux lagunes…dans une nouvelle tempête de neige. La frustration est de mise, le soleil semble en effet inonder de ses rayons toute la région hormis nos points d’intérêts qui sont dans un épais brouillard, sous la neige ! Pas décontenancé pour autant, Mathieu et Fabien décident de sortir de la voiture, dans un froid glacial, pour photographier de plus près le flop qui se déroule devant nous. Et ils ont eu fin nez, après quelque minutes de patience à photographier n’importe quoi, une accalmie pointe le bout de son museau. On commence à distinguer les montagnes aux alentours, avant que le soleil ne finisse par dissiper le brouillard et ainsi donner la couleur tant attendue à la Laguna Verde resplendissante…et dire qu’on était à deux doigts de partir ! On a à peine le temps d’immortaliser le moment que le brouillard, la neige et le froid s’emparent à nouveau des lieux. C’est donc le meilleur moment pour nous de filer aux bains thermaux. On y fait la pose de midi et comme nous sommes toujours en retard sur les autres groupes, nous profitons des thermes pour nous tout seul ! Après s’être bien trop relaxé, nous grimpons une nouvelle fois à 5000m pour visiter les geysers. La prudence est de mise ici, une japonaise y a fait une chute mortelle pas plus tard que le mois précédent notre visite. Peu désireux de finir comme un homard, nous évoluons d’abord avec la plus grande prudence au milieu des bassins de magma et de vapeur. On a un peu l’impression de marcher dans un autre monde, sur la lune, et prenons peu à peu confiance tout en respectant ce lieu magique. Après ce moment presque unique dans une vie, nous filons à toute vitesse à la Laguna Colorada, qui avec ses couleurs rouges, orange, banche, noire et verte est l’une des plus belles merveilles du Sud Lipez. Un contre la montre effréné s’installe alors entre notre chauffeur, le couché du soleil et les nuages qui fondent sur la lagune. Victor Hugo trace à pleine vitesse sur des routes qui n’en sont même plus et qui ressemble bientôt plus à un domaine skiable qu’a un désert. On arrive in-extrémis et partons en courant pour rejoindre le mirador, l’excitation et l’adrénaline nous font oublier que nous sommes à plus de 4000m d’altitude on ne sera même pas à bout de souffle pour contempler la magnifique étendue d’eau rouge où déambulent des milliers de flamands. Malheureusement, le spectacle ne sera que de courte durée, même si c’est nous qui avons gagné la course, les nuages auront le dernier mot. On rejoint, lessivés, mais des étoiles et des images pleins les yeux notre deuxième hôtel de fortune, accroché à même une falaise. Jour 3 : Le programme et nettement moins chargé que les jours précédents et ça n’est pas pour nous déplaire. On file d’abord visiter des formations rocheuses au milieu de nul part. Les boliviens ont une imagination débordante quand il s’agit de voir des formes ou des animaux au travers de ces imposants cailloux. Aussi allons nous voir, la coupe du monde de football, c’est bien la seule fois qu’elle devrait atterrir en Bolivie, mais aussi un chameau qui ne fera pas l’unanimité au sein du groupe, il faut dire aussi que nous ne regardions pas le bon rocher ! Le guide a mis tout le monde d’accord. On poursuit avec le village de l’Italien, clin d’œil à un cyclo voyageur transalpin qui croyait arriver dans un bled et qui s’est perdu ici en apercevant la formation de rochers au loin. Il s’y est installé quelque semaines tellement il s’y s’entait bien. C’est vrai que c’est sympa ! On continue notre visite vers une belle lagune entourée de roche où viennent s’abreuver de nombreux oiseaux et des centaines de Viscachas. On continue notre petit bout de chemin jusqu’à Uyuni, notre porte d’entée pour le Salar, tant attendu. On dépose en vitesse nos affaires dans un hôtel de sel, où tout est en sel, des tables aux lits et filons dans cette mer de sel à perte de vue. C’est grandiose, les montagnes au loin semblent flotter dans les aires, une fine couche d’eau recouvre le Salar créant ainsi un miroir parfait où nous ferons d’innombrables photos en attendant le coucher de soleil qui sera à couper le souffle. Difficile de retenir ses larmes face à un si grand spectacle. On fini par un mega apéro organisé par notre amour de chauffeur, à rire et à danser, au son de Sebastian Yatra et autre Despacito. On continue sur notre lancée au souper, avec cocktails, vins et bières, rendant au passage jaloux tout les autres touristes qui n’ont pas le même traitement de faveur. C’es très tard, à 23h30 que nous allons nous coucher, après d’innombrables partis de jeu de carte (bingo). Jour 4 : C’est très clairement avec la tête dans le cul que nous nous levons pour aller voir le lever de soleil dans le désert de sel, les pieds dans l’eau par 4 degrés, le temps sera long malgré la beauté du spectacle. Le moment sera aussi largement gâché par un groupe de chinois faisant voler leur drone (un de plus…) sans s’arrêter. Le soleil faisant enfin son apparition, nous partons prendre notre petit déjeuner à l’hôtel de sel situé au milieu du Salar. On en profite pour faire sécher nos chaussure et enfilons nos Teva-chaussettes, tels de bons allemands. Nous dédions le reste de la matinée aux traditionnelles photos « montage » sans perspective qu’offre cette impressionnante étendue blanche. Aussi avons nous été cuisiné, mis dans un sac à dos, quasiment écraser par Fabien ou encore avons nous jouer aux funambules, sortant tour à tour des chaussures détrempées à Stéphanie, pour une vidéo mémorable. Après un dernier petit passage par le cimetière des trains, nous regagnons Uyuni et disons au revoir à Liz et Victor Hugo qui rentrent dans la foulée à Tupiza.