C’est au son des ukulélés que nous posons nos pieds en Polynésie Française, relativement tard dans la nuit. Nous sommes accueillis par Tamatua, un jeune tahitien et compagnons de Tamara, une genevoise installée depuis près de deux ans ici. Nous partons en direction de la marina, puis embarquons sur un petit zodiak. On se regarde Stéphanie et moi un peu surpris, puis finalement hilare lorsqu’on se rend compte que nous allons passer la nuit sur le voilier de Tamara. Au petit matin, nous faisons enfin connaissance de notre « hôte » et du tout petit Mataaraki, le garçon de 3 ans de Tamatua. L’idée du voilier, c’est de partir à la découverte de la Polynésie par la mer. Après le petit déjeuner et le réglage des derniers détails ; météo, routes, tarifs, nous mettons le cap sur Arue pour le ravitaillement.

 

Carnet de bord des minous :

16 janvier 2019

Bateau: Gréement, 13m Nom : Potii Ava’e

Météo : Belles éclaircies, vent d’ouest

Nous quittons difficilement la marina après moult problèmes. Batteries défectueuses, frigo HS, impossible de démarrer le moteur suite au désamorçage de celui-ci. Il faudra toute les capacités et les connaissances d’un marin chevronné pour remédier au problème et enfin quitter la marina. On jette l’ancre à Arue, Tahiti, devant la maison familiale de Tamatua. Ravitaillement et steak frite dans une roulotte.

 

17 janvier 2019

Météo : Beau, vent d’ouest

Après quelques problèmes pour démarrer le moteur, nous sortons enfin du lagon. C’est le grand moment pour nous, nous hissons la grande voile puis le génois. Nous sommes maintenant propulsé par Éole, une première pour les minous. C’est beau, c’est calme, même si ça tape pas mal sur la coque. Ça se passe par contre moins bien pour Mathieu qui a légèrement le mal de mer…

Arrivée comme prévue sur l’incroyable atoll de Tetiaora, l’île privée de Marlon Brando qui possède un des hôtels les plus luxueux au monde. Sous le bateau tournent 3 gros requins citron et un nombre impressionnant de pointe noire. L’eau est tellement claire que nous les distinguons sans peine, même la nuit. Sympa !

 

18 janvier 2019

Météo : Beau, vent d’ouest

Pas de navigation. Snorkeling autour du bateau avec les requins. Tamatua pêche au harpon avec son fils sur le dos, impressionnant, marrant, inconscient ? En tout cas, le petit adore. On ira diner sur la plage la pêche du jour, des perroquets et un chirurgien accompagné de riz, le tout cuisiné au feu de bois. Après s’être bien rassasiés, on s’en mettra plein les yeux en faisant le tour du motu (petite ile qui compose l’atoll) et en se baignant dans les eaux émeraudes, turquoises et cristallines du lagon.

 

19 janvier 2019

Météo : Beau fixe, quelque grains, vent d’ouest

Départ pour Huahine, 16 heures de navigation, 88 miles nautiques, soit notre plus gros trajet prévu. Départ sans encombre avec le moteur puis passage à la grande voile et génois. On navigue en ciseaux, avec la houle et le vent dans le dos. C’est agréable et nous pouvons tenir la barre, tel Rahan, nous filons où va se coucher le soleil, c’est donc plutôt facile de tenir le cap. L’eau est d’un bleu profond et nous ne distinguons plus aucune île une première pour les minous. La nuit sera de toute beauté grâce à la lune, mais angoissante pour nous lors du changement de cap. Ça tape et ça claque dans les voiles, personne ne fermera l’œil de la nuit, le petit Mataatriki finira même par vomir ses tripes dans la bateau sens dessus dessous. Nous arrivons à Huahine au lever du jour, soit après 20h de navigation et quelque 90MN.

 

20 janvier 2019

Météo : Beau avec pas mal de grains

Pas de navigation. Après une bonne matinée de sommeil, nous déposons les pieds à terre et profitons du sympathique village de Huahine. Nous rencontrons Judith qui détient un snack au « village polynésien ». On déguste un excellent poisson cru à la tahitienne, un régale. Apparitions d’agacement à bord.

 

21 janvier 2019

Météo : Quelque passage nuageux

Pas de navigation. Tamatua qui a sont frère de cœur sur l’île dégote une petite voiture pour faire le tour de l’île. Le deal est simple, remettre un peu d’essence à la fin de la visite. Nous partons à 5 dans la jeep qui n’a que deux sièges, chargée comme il se doit avec les bouteilles vides et le linge sales de l’équipage…pas le nôtre, pour une lessive et le plein d’eau. Nous visitons la ferme perlière pendant que nos capitaines se défragmentent le cerveau à grand coup de cigarette qui font rigoler. Petit passage par les anguilles sacrées aux yeux bleus et les ancestraux pièges à poissons puis visite d’une vanilleraie. De retour au port, il ne faut plus mettre d’essence, mais plutôt donner de l’argent… Sous prétexte que louer deux vélo nous aurait couté 40CHF, Tama nous en demande 30. Nous finissons par lâcher 20 francs, il faut bien payer ce que nous consommons, ou plutôt, ce que nous ne consommons pas !

 

22 janvier 2019

Météo : Grand beau

Après des petites courses, navigation au moteur jusqu'à la belle plage de Hana iti. C’est Mathieu qui barre dans le chenal. Magnifique plage aux reflets verts. Le soir, magnifiques repas concocté par Tamatua, trio de thon et une crevette de sable trouvée un peu par hasard sur la plage. Paradoxalement, notre meilleure soirée sur le bateau.

 

23 janvier 2019

Météo : Grand beau

Pas de navigation. Nous retournons sur la plage et visitons l’ancien complexe hôtelier qui faisait la fierté de Huahine avant le passage d’un cyclone. Il ne reste rien des cabanes qui étaient agrippées dans les arbres. Il reste par contre les plates formes où étaient déposés les spas et dont la vue sur le lagon est éblouissante. C’est d’ailleurs ici qu’ils ont tournés une scène mythique du prince du pacifique. L’ambiance tout d’abord sympathique fini par se détériorer au fur et à mesure que les fils se déconnectent dans leurs petits crânes. Nous passons notre temps à attendre que nos capitaines sortent de leur coma végétatif.

 

24 janvier 2019

Météo : Toujours aussi beau

C’est le grand jour, enfin nous repartons, du moins, le pensions nous. A peine arrivés au village de Huahine pour re-re-re-faire le plein de nourriture (bonjour l’organisation), Tamatua nous annonce qu’il faudra dorénavant participer à la caisse de bord. Il semblerait que nous coutions très cher, se qui parait peu probable étant donné que nous buvons de l’eau de source, mangeons du poisson du lagon, mangeons des fruits et légumes trouvés dans les jardins des amis ou des boites de conserve laissées par les précédents équipiers de Tamara et que nous naviguons à la voile. Non, le problème c’est plutôt que nous sommes des radins, à bon ? On a du mal à accepter ceci, surtout qu’on paie pour être sur ce voilier, un prix all inclusive que nous n’avons même pas négocié. On se trouvait plutôt généreux à offrir les apéros, des cadeaux pour le petit, manger 1 fois sur 3 dans un snack à nos frais sans broncher. Ne voulant pas devenir leurs sponsors officiels de la fumette, nous préférons quitter les rats qui sont sur le navire. Nous trouvons refuge et réconfort chez Judith et sa sœur Tumatariri qui nous ouvrent sans hésiter la maison de vacances de la famille. Nous passerons la plus douce des soirées avec Tumatariri autour d’un Mai tai, un bon steak frit et un Chan men ; nouilles chinoises au poulet. Le lendemain nous retrouvons Judith qui nous a préparé le petit déjeuner au snack, décidément, un ange. C’est avec beaucoup d’émotions que nous filons à l’aéroport, toujours avec Tumatariri, qui nous couvrira de bijoux, de perles et d’amour. Elle attendra même que nous soyons dans l’avion pour repartir ! On a déjà oublié notre mésaventure, après le pire, vient toujours le meilleur !