13 heures, 364 km, 1 mini bus, 1 bus, 1 jeep, 2 motards tués, voici le bilan de ce trajet Filandia-Tatacoa et la triste réalité des déplacements en Colombie. Nous arrivons exténués et un peu déprimés au désert mais la présence de Lucile et Vincent que nous avons déjà croisé en Bolivie et au Pérou nous remonte le moral. Il était prévu de se retrouver là-bas. Le hasard et les aléas de la route ont fait que nous nous sommes retrouvé dans la même jeep pour le dernier tronçon de route. Après une superbe nuit réparatrice dans le silence et l’obscurité totale, nous partons à la découverte des déserts gris et rouge de Tatacoa, qui n’en sont techniquement pas tout à fait. Il s’agit plutôt d’une région aride où les pluies sont stoppées par l’immense volcan Nevado del Huila qui culmine à 5390m. Ajoutez à ceci, des températures qui grimpe à 45 degrés, vous obtenez un vrai faux désert. Ajoutez quelques bonnes précipitations de temps à autres, de l’érosion, du vent et c’est finalement un mini Cappadoce. On a pas mal de plaisir à se balader dans cette région hors des sentiers battus. A la recherche des piscines « naturelles », on fini par se perdre dans le désert gris. Face à la chaleur étouffante, nous préférons faire demi-tour et rejoindre les bassins par la route en terre. Nous rebroussons chemin et visitons le désert rouge au couché de soleil. Malheureusement, les nuages viendront un peu gâcher le spectacle. La nuit tombée, nous nous rendons à l’observatoire pour admirer les étoiles grâce à de gros télescopes. Deux astrologues nous donnent une multitude d’informations et nous parlent dans un jargon qu’on a toutes les peines du monde à comprendre. Par contre, pas besoin d’être un génie pour observer Saturne et son anneau, Jupiter et ses quatre satellites, des Super Nova ou M260 dont la lumière met 260 millions d’année lumière pour nous atteindre ! Comment ça on vous a perdu ? Bref, on sait tout sur la voie lactée et les étoiles filantes et c’était vraiment un moment génial avec des gens passionnés et passionnants. Au souper nous goutons la spécialité local, mijoté de chèvre sauce à la bière, à se rouler par terre. Le lendemain, nos amis français on rejoint Salento, 354km, 1 tuktuk, 1 bus, 1 mini bus, 2 accidents pour une journée classique sur les routes colombiennes. Nous, on profite une dernière journée au calme, dans les piscines du désert avant de se perdre dans le rouge à la nuit tombée, à observer les étoiles, tout en se demandant, si là-haut, d’autres créatures nous observent elles aussi.