C’est donc par les airs que nous rejoignons Gorontalo, notre port de départ pour les fameuses îles Togian. A notre arrivée, quasiment sur le tarmac, nous sommes surpris par un jeune homme qui nous interpelle : « Are you Mathieu ? » euuuuuhhhh oui… c’est moi. Au fait c’est Dodi, un deuxième couchsurfeur qui travaille pour la compagnie Wings a qui on avait envoyé une demande d’hébergement. Ni une ni deux, il nous organise un taxi pour rejoindre le centre ville et notre couchsurfeuse, Yuyun, qui est aussi son amie. Nous partageons ce taxi avec Florence et Mathieu, un adorable couple de Nantes avec qui nous allons poursuivre nos aventures sur les îles. Mais revenons à nos CS, on se retrouve tous au city Mall de Gorontalo qui est si moderne qu’on ne se croirait plus, pour un instant, en Indonésie. Seul l’élite fréquente cette endroit aseptisé. Après une nuit plutôt paisible parmi les 8 chats et chien de Yunita et son mari, nous partons pour une expédition plutôt controversée des requins-baleines qui font escale dans une baie, à proximité d’une usine à crevettes. Controversée car celles-ci sont nourries, certes, pas de force, mais nourries par l’homme tout de même. Après avoir pesé le pour et le contre, on décide d’aller voir ces poissons hors-norme qui peuvent atteindre 14 mètres. Les nôtres ne ferons « que » respectivement 4 et 7 mètres. Il nous faudra un certain moment pour nous mettre à l’eau, encore plus pour les approcher. Le spectacle est grandiose et nous ne regrettons pas une seconde d’êtres venu. Le soir, nous prenons congé de nos hôtes et retrouvons notre petit couple de français. Nous sommes rejoins par un couple franco-vénézuélien avec qui nous allons beaucoup rigoler, mais aussi picoler…il faut bien occuper les 16 heures sur ce rafiot. On dort en seconde classe, qui ressemble à un dortoir géant. Les indonésiens dorment un peu partout et s’étalent sans gène. On n’est donc pas trop surpris de se réveiller avec une bonne femme à moitié sur Mathieu et un autre gugus qui utilise les pieds de Stéphanie comme oreiller. Si on s’est endormi comme des bébés par une température vraiment agréable, on sera tiré de notre sommeil en suffocant tel les habitants de la planète Mars dans Total Recall. Un orage à éclaté durant la nuit et les bâches ont été baissées…plus un souffle d’air sur le ferry, il doit faire 40°. Mathieu fini par craquer et remonte les stores, aidé par les locaux. On respire à nouveau et nous terminons la nuit, endormis comme des masses. Deux petites allemandes nous tirerons du sommeil, sans qui, nous aurions continuer notre voyage sans voir les Togian. Enfin les voilà ces maudites îles après cette super longue introduction. C’est clairement avec une super tête dans le cul que nous partons pour Kadidiri et le Harmony Bay où nous passerons les 7 prochaines nuits. Sur le petit speed boat qui nous mène au ressort, que des francophones ! Nos petits nantais, Melissa et Romain, un jeune couple de Lille qui voyagent depuis 10 mois, Marine de Paris et Wolfgang du Stuttgart , qui finalement ne parle pas français. On vous le dit tout de suite, on va pas mal passer notre temps à ne rien faire. Nos journées sont simples, essayer de dormir le plus longtemps possible, faire du snorkeling, pêcher et faire des excursions à gauche et à droite. La première de celles-ci sera aussi la plus marquante et la plus magique, nager avec des méduses, qui, allez savoir pourquoi, ne piquent plus. Le moment est féérique, on se croirait dans l’espace ou dans Avatar. Des milliers de méduses, de toutes les tailles, de toutes les couleurs, se déplacent dans tous les sens dans cette étendue d’eau salée que le soleil transperce de ses rayons et qui fait scintiller ces belles créatures venues d’ailleurs comme des lampions. Gros gros coup de cœur et bravo aux autorités qui protègent tant bien que mal cet écosystème en instaurant des règles strictes comme l’interdictions d’utiliser de la crème solaire, des palmes ou de l’anti-moustiques. On profite de notre team francophone pour faire deux plongées sur Una-Una, une île volcanique à 1 heure de Kadidiri. De belles rencontres sous l’eau, tortue verte, poissons lion, nudibranches, poisson scorpion et trois magnifiques napoléons. Le retour sera lui plutôt folklorique voir même inquiétant. On se retrouve pris dans une grosse tempête, il tombe des cordes et le bateau tape violemment les vagues… l’angoisse montera encore d’un cran quand le mousse ouvrira les bouteille de plongée pour gonfler les gilets…au cas ou ! On remarque aussi que le capitaine qui navigue a vue a perdu le cap dans cette purée de pois, et, est dans l’incapacité de faire fonctionner le GPS. Heureusement, on fini par apercevoir Kadidiri, on est complètement à l’ouest, on arrive au Harmony Bay de nuit et les nouveaux venus hollandais on quasiment rupés tout le souper, les sacs ! On dormira comme des masses malgré le lit qui tangue hahaha. Pour notre dernière excursion, on file visiter une nouvelle île, Malenge. Flo et Mat se joignent à nous car ils vont déposer leurs baluchons sur cette dernière pour quelques jours. Une nouvelle séparation, une de plus, on se reverra, à Nantes ou en Suisse ! Sur la route pour Malenge, on profite de snorkeler, à California point tout d’abord, puis à reef n°5. Rien de spécial si ça n’est les poisson clown qui nous fascinent toujours autant et un petit nudibranche vert et noir. Mais notre intérêt pour cette expédition est surtout le village; Pulau Papan qui est un village Bajo, où les gens vivent les pieds dans l’eau. Historiquement, un pont en bois de 1 kilomètre lie ce petit village au reste de l’île. Il a été construit pour que les petits bouts de choux puissent rejoindre facilement l’école. Ce pont scabreux a été remplacé par un pont dont la structure est en béton. Le tracé a aussi été changé car un vaste projet hôtelier avec bugalows sur pilotis est en train de voir le jour. Celui-ci va irrémédiablement changer la quiétude, l’authenticité et la beauté exceptionnel du lieu. On est heureux d’avoir vu ce village Bajo encore plus au moins intacte, d’avoir pu échanger des sourires et des rires avec les enfants et les ainés du village, d’ici une année, ils trouveront surement beaucoup moins drôle de croiser des blancs sur leur petit, tout petit lopin de terre. Le dernier jour au paradis se soldera par une mega grâce mat pour Stéph et beaucoup de pêche pour Mathieu. On mangera même nos prises du jour au souper, et pour la petite histoire, c’est Stéphanie qui a choppé le plus gros poisson !