C’est le jour J, on file pour l’Amazonie. Pour ce faire, on opte pour l’avion, plus rapide (30 minutes) que le bus (15 heures) mais aussi, beaucoup, beaucoup plus sûr, surtout en saison des pluies. Nos copains Jean et Caro, eux, ont misé sur le bus. On n’a d’ailleurs pas manqué de les taquiner à ce sujet. Mais en arrivant à Rurrenabaque, on apprend qu’un bus, de nuit qui reliait la Paz à Rurre était sorti de la route faisaient une chute de 300 mètres, tuant malheureusement plus de la moitié de ces passagers (25, le pire accident de l’année). Après quelques heures d’angoisse, nous apprenons que nos petits copains sont arrivés sans encombre (ils sont déjà au lodge). Ouf ! La ville en soit n’a pas grand chose à proposer, mais on s’y sent bien. Il fait chaud, très chaud, enfin ! On mange aussi différemment, de la yuca par exemple. On prépare aussi notre long voyage en pirogue (4 heures), surtout Stéph qui est largement dérangée du tube. Quelques charbons plus tard, le transit de Madame est stoppé net et nous filons sans lâcher un fil en direction de la réserve Madidi. On arrive sous une pluie battante, dans la boue et dans un nuage de moustiques plus affamés les un que les autres. Ces maudites bestioles nous défoncent de partout, malgré la belle chemise à Jane, nos pantalons longs et notre répulsif… La galère. Inutile de vous dire qu’ils sont partout, tout le temps. Voilà pour eux. Sinon, on a de nouveau un guide extraordinaire, Orlando. Notre petit groupe et complété par Alexia et Yohan. Les deux kilomètres pour rejoindre le lodge sera déjà riche en rencontre. Orlando qui prend son temps pour nous faire découvrir les plantes médicinales de la forêt tout en nous faisant gouter aux termites et fruits de la jungle va entendre un bruit qui nous fera même pas vibrer les tympans. "Monos, dans cette direction". On suit notre guide tout excités et découvrons successivement des capucins et des petits singes jaunes. Au moment de repartir, on entend de puissant cri dans la jungle…des hurleurs, 300 mètres selon le guide. Ni une ni deux, on se retrouve en face, ou plutôt sous ces singe au pelage roux qui sont de véritable météorologue. Ils hurlent le matin, le midi et le soir. Entre deux, c’est pour annoncer la pluie. Cool, il est 14 heures ! En arrivant au lodge (5*), nous avons déjà vu 3 des 4 espèce de singes de la réserve. Mais nous ne verrons jamais le singe araignée. Nous retrouvons avec joie Caro et Jean qui ne sont pas au courant de l’accident. Au lodge, on mange comme des papes, dans une belle grande maison commune éclairée à la bougie pour ne pas attirer toutes les créatures volantes de la jungle. Un magnifique Aras bleu est la mascotte du coin. Il parle, il est cool, il a été sauvé des braconniers. Une lagune borde les bungalows ou viennent s’abreuver biches, coatis, cochons et autre mammifères pour le plus grand plaisir des nombreux caïmans qui l’habitent et des piranhas qui en profitent aussi largement. C’est d’ailleurs à la nuit tombée que nous partons à la recherche des caïmans, ou plutôt de leurs yeux rouges. Notre guide peut nous dire approximativement la taille du spécimen rien qu’en voyant l’écart des yeux. On n’en « verra » que des petits, seulement 2-3 mètres hahaha ! Au retour on aperçoit une magnifique tarentule que nous photographions sous tous les angles. Ainsi passent nos jours dans le parc national Madidi, levé de soleil sur la lagune au son des singes hurleurs et des oiseaux, promenade à la recherche du jaguar, observation de nombreux papillons, guide de survie en milieu hostile, boire directement de l’eau fraiche à travers une liane, virée nocturne pour débusquer serpents, araignées et les centaines de regards jaunes de la forêt. Un des moments fort sera notre rencontre avec un tapir, mais aussi un serpent sur notre chemin, grimper sur un pamplemoussier ou encore faire un point de suture avec une fourmi (aie). Un petit regret, ne pas avoir aperçu le puma, mais bon, faudrait déjà avoir beaucoup de chance pour le voir. A défaut on peut apercevoir ses impressionnantes empruntes. C’est conquis que nous rentrons à la civilisation. Des animaux pleins les yeux, on se réjouit déjà de notre prochain passage, sur le fleuve Amazone cette fois si, entre Leticia en Colombie et Manau au Brésil. Avec comme objectif, les dauphins roses.