Vous l’aurez peut-être remarqué, nous prenons souvent l’avion en Colombie, parfois moins cher que le bus, souvent bien plus sûr que les routes sinueuses et compliquées du pays. C’est donc par les airs que nous rejoignons le fief de Pablo Escobar, le fameux baron de la drogue colombienne des années 1980.

On dépose nos sacs dans le super quartier de Poblado, branché, sécuritaire et agréable, bien loin du centre ville glauque ou seul le parc aux statues de Botero vaut le détour. Nous consacrons notre première journée aux Cafeteros, nom donné aux joueurs de l’équipe de football colombienne qui commence la Copa America face aux argentins de Lionel Messi. C’est dans un bar bondé de supporters colombiens que nous suivons la partie et trinquerons plus que de raison après la victoire de la Colombie. Nous consacrons à Medellin, une visite des alentours en louant une petite voiture. La conduite en Colombie est toute une aventure en soi, qui demande beaucoup de concentration et énormément d’énergie, mais passons. Nous partons visiter El Peñol, un drôle de rocher de 200 mètres de haut où une fente, un peu comme un abricot, a permis d’y construire une merveille d’escaliers, à la colombienne… On est toujours fasciné de voir à quel point ils sont capables de ruiner les beautés naturelles d’un site en bétonnant tout, en construisant tant et plus de restaurants, boutiques et autre jusqu’au sommet de ce rocher apparu par entrechocage de plaques tectoniques. La vue du Peñol est par contre magnifique sur le lac artificiel et ses petites îles qui rappellent les Mökkis en Finlande. On s’y verrait bien vivre, avec un petit bateau pour aller taquiner la truite saumonée et un sauna. Plus loin nous arrivons au village Instagram de Guatapé. Super photogénique, il n’arrive pourtant pas au dixième de la cheville de Cartagena en terme des réseaux sociaux. Il serait temps qu’une bimbo à la poitrine proéminente avec 10 millions de followers sorte une photo d’elle à moitié à poile avec l’hashtag Guatapé pour la faire sortir définitivement de l’ombre. De là, nous avons aussi une belle vue sur le rocher. Nous rentrons par un village, Marinilla connu pour la légende de la vache sur le clocher, mais on à pas très bien compris. Il semblerait qu’ils aient un jour déposé un bovidé sur le toit de la dite église pour manger l’herbe qui y poussait… On rentre à Medellin, exténués par le trafic. On termine notre séjour à Medellin par la visite de la tristement célèbre Comuna 13 qui fut le quartier le plus dangereux du monde il y’a encore un 20aines d’années. Une visite de plus de 3 heures nous fera découvrir ce quartier populaire devenu cosy et artistique grâce au street art. Un escalator géant permet aujourd’hui de grimper sans effort jusqu’au sommet de la commune et de profiter de la vue exceptionnelle sur la ville. Si on ne voit plus de stigmate de l’opération Orion, on sent encore le douloureux passé et la tristesse des gens par rapport aux personnes « disparues » durant les trois jours de mise à sac par l’armée colombienne et le refus des autorités de Medellin à excaver la décharge municipale où aurait été déposé les centaines de victimes de l’opération.