Le Pucon, vraiment, ça ne nous disait rien, jamais entendu parlé. Puis on à croisé deux françaises qui nous ont fait rêver, ce volcan, le Villarrica, d’où l’on peut observer la lave en haut du cratère enneigé… Alors ni une ni deux, on a piqueté un nouvel itinéraire. On file droit là-bas, une nuit, nada mas. On monte, on descend et on se casse à Valpo. Alors le tout dans ce petit laps de temps, c’est de ne pas se planter avec le tour. On dépose nos gros backpacks dans notre belle auberge et notre chambre de 5m3 (oui oui, vous avez bien lu) et partons faire le tour des agences. Enfin, l’agence que Stéph a repéré sur le net et puis on sera tout de suite d’accord avec leurs principes. Ça ne sent pas trop l’entourloupe, ils ont bonne réputation, la météo est au beau fixe. Après avoir testé notre équipement, on file faire le plein de bouffe pour l’ascension. Un petit casse-croute pour en haut, 4L d’eau et beaucoup de sucre rapide et de vitamine pour la montée. C’est qu’elle nous fait un peu peur cette montée réputée difficile avec ses 1400m D+ pour 4,5Km de marche ! Mais pas assez peur pour commencer la montée de ce mastodonte avec le magnifique télésiège que les 99% des randonneurs en herbe prennent. Notre groupe est donc directement scindé en deux et on aime ça. On va monter avec notre formidable guide, Sebastian et un couple de Roumanie. Toute la première partie de la montée se passera les doigts dans le nez, il fait beau, il fait chaud, ça grimpe, mais ça va bien. On fait une première pose en haut du télésiège. Une heure pour rejoindre ce point que les sans efforcistes ont réalisés en 5 minutes. 2 heures plus tard, c’est le moment tant redouté pour Stéph, on sort crampons et piolet sous un vent soutenu et glacial qui vient de se lever. On est frigorifié le temps de mettre tout ce barda, surtout Katarina. On repart tous très à l’aise sur cette pente devenue abrupte et enneigée, surtout la minette qui se déplace tel C-3PO dans Star Wars. Après 5 minutes, tout le monde semble avoir trouvé ses marques avec ces drôles de « chaussures » et cette surface peu rassurante. Mais c’est aussi à peu prêt ce moment là où Natasha a commencé à nous faire une petite montée de panique n’arrivant plus à retrouver son souffle. C’est en équipe que nous l’apaisons et la réconfortons. Le spectre de la redescente forcée étant passé (nous n’aurions pas pu continuer sans guide) nous reprenons notre route. Après un peu moins de 5 heures de montée, nous arrivons enfin au sommet où nous devons enfiler nos masques de protection pour pouvoir respirer à travers les fumées toxiques. Le spectacle et la vue en haut du volcan le plus actif du Chili est à la hauteur de nos espérances malgré le fait qu’on ne puisse plus observer la lave depuis peu suite à la formation d’une croute à sa surface. C’est lors d’une dernière photo de groupe que nous allons entendre gronder ce monstre et voir jaillir des flammes et de la lave part sa petite cheminée dans un bruit de tonnerre. Frissons et émotions s’emparent du groupe, nous serons les seuls à vivre ce moment, les autres, montés en télésiège, étant redescendus depuis belle lurette ! La descente, parlons-en ! Et ben tout simplement de la balle ! On est effectivement monté avec des petites assiettes à cul, comme des gosses, nous redescendons à toute allure sur ce qui pourrait s’apparenter à une piste de bobsleigh, le piolet en guise de frein ! On a eu l’espace de 20 minutes, 10 ans, on a ADORE ! Mais toute bonne chose à une fin, c’est la fin de la saison et il n’y a plus beaucoup de neige (au début de saison il est possible de redescendre tout le volcan en luge !!!). On poursuit donc notre retour dans le gros sable volcanique, ce qui n’est pas déplaisant non plus, on s’enfonce et on roule sur ces petites pierres rondes, ce qui rend la descente toute douce. De retour à l’agence, nous avons droit à un apéro, décidément, une bien belle journée ! On prendra dans la foulée un bus de nuit pour Valparaiso ! Veni, vedi, vici !