On a longuement hésité à partir sur cette île des Caraïbes, et puis, sur un coup de tête, les prix d’avion étant raisonnables, ont s’est dit go, on y va. Pis tant qu’à faire, on y reste une semaine. Par contre, on décide de ne pas bouger sur Providencia, plus loin, plus compliqué et plus cher. La météo plutôt défavorable ne nous encourage pas à prendre ce risque. On prend donc une belle chambre tout au Sud de San Andrès. Au nord, la ville bruyante et sale n’appelle pas à la détente. On loue un scooter pour plus de liberté ce qui nous permet de rayonner un peu partout sur l’île, comme on veut, sans pression. On ne va pas se faire péter les méninges, pas de réveil, on découvre au tout petit trot cette île qui paraît paradisiaque, mais qui ne l’est pas tout à fait. Des tonnes d’algues ont envahies les plages, le sable blanc du corail mort est grossier, à des années lumières de l’image idyllique d’une plage des caraïbes, les gens ne sont pas trop sympas, fainéants et tout semble à l’abandon, telle une décharge à même la plage. La couleur de l’eau, elle, est sans pareil. On n’appelle d’ailleurs pas cet endroit, la mer aux 7 couleurs pour rien. Elle change en permanence de tons, selon les courants, les vagues, les ombres des nuages et les différences de profondeur. On ira visiter les différents points d’intérêts comme l’islot Rocky Cay qui est joignable à pied et qui nous fera beaucoup rigoler, Mathieu marchant sous l’eau, masque et tuba fixé sur la tête, portant la minette sur son dos. On rejoindra aussi deux fois le très occupé banc de sable de El Acuario où les colombiens viennent découvrir pour la première fois de leur vie les fonds marins, nourrir les poissons et caresser les raies pastenague dans un délire d’alcool et de party caractéristique à San Andrès. Par chance, notre capitaine privé (c’est le bateau de notre B&B et gratuit !) nous emmène plus au moins au calme, observer les raies et rechercher les requins dormeurs. On ira aussi par deux fois à la plage de la ville qui présente le gros avantage d’être nettoyée et plutôt calme pour se baigner. On fera aussi un saut sur la côte ouest qui ne possède pas de sable, mais que de la roche de corail. C’est ici que l’eau est la plus limpide. On se pose dans un bar de rasta et nageons dans la Piscinas où il n’y a malheureusement pas, ou plus grand chose à voir mis à part de l’eau bleue. Notre véritable coup de cœur, hormis notre festin de langoustes dans le meilleur restaurant de l’île sous les yeux des murènes et autres requins se trouvera au milieux des terres. Un étang naturel où ont été introduit, on ne sait pas pourquoi, des caïmans. C’est la première fois que nous pouvons les observer de si près, c’est vraiment impressionnant et un peu flippant. C’est plutôt bien reposé que nous retournons à Carthagène, nous avons eu pour la première fois en Amérique du Sud, la possibilité de dormir tranquillement, ce qui ne sera pas de trop pour affronter la bouillonnante forteresse.